Namuk: vêtements outdoor pour enfants

As-tu déjà entendu parler du concept d’«enfant taupe»? L’aîné de Franz Bittmann, le fondateur de la marque suisse de vêtements pour enfants Namuk, était à 100 pour cent un enfant taupe dans sa jeunesse. «Sa journée se résumait à manger, dormir et fouiller dans la terre pendant des heures», raconte Franz Bittmann en souriant.

De quoi faire rêver de nombreux parents, à une chose près: le garçon de Franz Bittmann déchirait ses pantalons les uns après les autres dans la boue. «Quatre pantalons en trois semaines, ce n’était pas rare». Dans la plupart des familles, les pantalons déchirés finissent à la poubelle, mais Franz Bittmann avait d’autres idées en tête. Il s’est emparé de ciseaux et d’une loupe et a analysé en détail les vêtements abimés de son fils.

Son bilan était accablant: «Tissus bon marché, coutures non étanches, mauvaise qualité. Trop souvent, les producteurs de vêtements pour enfants font des économies partout où c’est possible!» Franz Bittmann rêvait du contraire, à savoir de créer des vestes et des pantalons qui durent longtemps et qui permettent aux enfants de s’amuser dehors pendant des heures et ce, quelle que soit la météo. Il s’est donc installé devant sa machine à coudre et a commencé à confectionner des vêtements pour son fils.

Sans compromis et avec un grand souci du détail

Tous les papas ne sont pas capables de faire ce genre de travail. Mais Franz Bittmann oui, car il a appris à coudre à l’école et, très tôt, a conçu ses propres vêtements de sports d’hiver pour satisfaire sa passion du snowboard. D’abord pour lui, puis pour ses amis. Et plus tard encore, avec son entreprise, alors connue sous le nom d’Eleven, pour 300 magasins répartis dans 17 pays. Le déclin du snowboard a signé la fin de la marque. Franz Bittmann, le couturier autodidacte, s’est alors mis à conseiller les grandes marques du textile dans les domaines du design et de la production. Mais la naissance de son fils l’a fait replonger dans le monde des affaires: «Au fur et à mesure que mon fils grandissait, je constatais dans mon cercle de connaissances qu’il y avait une forte demande de vêtements qui répondent aux besoins des enfants sauvageons et autres petites canailles». Résultat: en 2016, Franz Bittmann et sa femme fondaient Namuk, la marque de vêtements pour enfants.

Franz Bittmann a de grandes ambitions: «Nous voulons que les enfants passent le plus de temps possible à l’extérieur, loin des distractions électroniques. Pour ce faire, nous habillons les enfants pour qu’ils puissent sortir de chez eux par tous les temps et aussi longtemps qu’ils le souhaitent!» Franz Bittmann s’interdit tout compromis: «Dans chacun de nos vêtements, nous investissons un maximum de travail, de passion et de souci du détail». La combinaison de ski Quest en est un bon exemple. Le premier produit commercialisé par Namuk est aujourd’hui encore un best-seller.

Il va de soi que ces vêtements sont intégralement étanches à l’eau et gardent les enfants bien au chaud. Mais ce n’est pas tout: les fermetures éclair pour les toilettes, les bretelles intégrées et les poches à déchets retroussables font le plaisir des enfants comme des parents. Parmi les autres fonctionnalités, les attaches-tétine, les gants à fermeture magnétique ou à glissière à ouverture rapide révolutionnent également le quotidien des familles. Il y a deux ans de travail de conception derrière chaque pantalon et chaque veste. C’est le temps que l’entreprise prend pour s’assurer que chaque tissu, chaque coupe et chaque détail technique est le bon. Franz Bittmann pense qu’il est important que la clientèle de Namuk le sache et apprécie cette initiative à sa juste mesure.

Entre clairvoyance et sagesse

Le siège social à Wetzikon, dans l’Oberland zurichois, se situe au beau milieu d’un véritable paradis pour les enfants taupes. Le lac de Pfäffikon et le Tössbergland voisin sont le terrain de jeu parfait pour nos petits testeurs de produits avides de fouilles dans le sol. Franz Bittmann aime les appeler les «Heavy User Kids». Ils sont l’exacte raison pour laquelle Namuk comprend ce que veulent les enfants (mais aussi les parents). «Lorsque nous développons un produit, nous prenons cinq tissus différents et testons les vêtements sous toutes leurs coutures pendant trois mois».

Ensuite, les échantillons reviennent accompagnés d’un formulaire rempli. C’est justement ce retour d’informations fourni par les enfants taupes qui permet à Namuk, une marque pourtant si jeune et encore peu connue, d’accéder aux fabricants de textiles les plus innovants du monde. «Les distributeurs internationaux ont parfois besoin de cinq années pour obtenir un feedback. Chez nous, les fournisseurs savent en trois mois si quelque chose est possible.» C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles Namuk est l’une des premières marques au monde à pouvoir proposer des vêtements composés de fibres Primaloft biodégradables.

Namuk, c’est le nom du drôle de hibou sur le logo de l’entreprise. Il est un symbole de clairvoyance et de sagesse, explique Franz Bittmann. Cela correspond bien à l’entreprise qui a justement placé le thème de la durabilité en tête de ses priorités. Namuk utilise des matériaux recyclés partout où c’est possible. Les produits sont fabriqués de manière sociale et équitable. «Notre collection est volontairement réduite et va à l’encontre du modèle consumériste. Nous ne la changeons que tous les deux ans. Les produits conservent leur valeur pendant longtemps», explique Franz Bittmann. «Sur les sites de petites annonces, ils se négocient à des prix très élevés». Cela permet d’ailleurs de relativiser le prix d’achat relativement élevé, estime Franz Bittmann. Bientôt, ses trois enfants auront dépassé l’âge du groupe cible de Namuk. A-t-il donc l’intention de créer une collection pour adolescents? Franz Bittmann répond par la négative: «Pour le moment, notre collection se limite aux vêtements jusqu’à douze ans». Mais qui sait, Franz Bittmann sortira peut-être à nouveau ses ciseaux et sa loupe à l’avenir. Namuk, le hibou clairvoyant, en sait sûrement déjà quelque chose.