Aventure hivernale: igloo et chiens de traîneau

Quelques jours avec notre fils Luke et notre filleule Paula à profiter de l’air frais des Alpes suisses, avec du soleil, d’irrésistibles chiens de traîneau et de la neige parfaite pour construire un igloo. Voilà comment nous nous imaginons les journées qui nous attendent. Bien que la météo se refuse à annoncer du soleil, nous ne perdons pas espoir.

La petite télécabine nous amène un mercredi soir de Stöckalp à Melchsee-Frutt. Nous avons réservé une chambre à la Frutt Family Lodge. Celle-ci a ouvert en 2015 et est encore neuve. Une construction moderne, avec beaucoup d’éléments en bois qui confèrent une atmosphère confortable et chaleureuse. Après avoir pris possession des chambres, nous sommes reçus comme des rois au restaurant. À l’extérieur, la tempête fait rage, la neige tourbillonne. À l’intérieur, nous profitons d’une chaleur confortable. Avant d’aller au lit, je vérifie une fois de plus la météo qui ne prédit rien de bon.

Le matin suivant, nous avons droit à un petit-déjeuner copieux. Ensuite, nous préparons nos sacs avant de sortir braver la tempête. Dans la nuit, 30 centimètres de neige sont tombés ou ont du moins été apportés par le vent. Impossible de la traverser pour le petit Luke. Nous devons le porter. Nous descendons tranquillement jusqu’à Distelboden où les chiens de traîneau sont censés nous attendre. Paula trépigne d’impatience à l’idée de les voir. Luke quant à lui est encore quelque peu sceptique. À peine arrivés à Distelboden, les chiens accourent vers nous à une vitesse incroyable. Alors que je me demande comment le freiner, l’attelage passe à côté de nous et le voilà déjà parti. Même pas 5 minutes plus tard, le voilà qui revient. Il devait juste tourner un peu plus loin.

Il est désormais temps de veiller à ce que nos vêtements ne laissent aucun interstice, d’enfoncer le bonnet jusqu’au front et de monter sur le traîneau. Luke est fortement perturbé par les aboiements incessants et se met bientôt à pleurer avant même que nous ne soyons partis. Il neige toujours très fortement et la visibilité est tellement mauvaise que nous voyons à peine le chien de tête. Les deux guides – Markus et Barbara – ont toutefois les choses bien en main. Ils passent une fois de plus tous les chiens en revue. Pendant ce temps, le traîneau est immobilisé à l’aide de cales. Et c’est enfin parti. Les cales sont enlevées, un dernier hurlement et les huskies se mettent à nous tracter avec une force incroyable. Et puis le calme plat. Nous glissons à travers ce paysage hivernal, le vent et la neige nous fouettent le visage. Mais ce merveilleux silence est unique.

Nous apprenons lors du repas du midi que les chiens obéissent aux ordres «li» pour gauche et «re» pour droite. Nos deux chiens de tête du jour s’appellent Zora et Wulfi. Au total, Markus et Barbara en possèdent presque 30. Ils les connaissent tous sur le bout des pattes. Et si pour moi, ils se ressemblent tous, avec leurs yeux de saphir et leur pelage brun et blanc, Markus et Barbara reconnaissent leurs chiens même de loin et les appellent tous par leur nom. Au printemps, en hiver et en automne, ils stationnent près de Tannalp, tandis qu’en été, ils vivent sur le Gurnigel, près de Thoune. Ces quelques mois sont pour eux une période de repos. Les chiens ne suivent aucun entraînement pendant la période estivale.

Arrivés à Tannalp, nous sommes obligés de conduire Luke au chaud immédiatement. Paula veut absolument rester dehors avec les chiens. Elle demande à Markus ce qui se passe lorsque l’un d’entre eux est malade. Il lui explique qu’un médecin arrive en ski de fond et examine le chien. Et s’il est bel et bien malade, on le redescend dans la vallée. Les chiens prennent aussi les télécabines lorsque cela s’avère nécessaire. Paula est ravie. On l’autorise à ramener les chiens à leur place et à les nourrir. Chaque animal a sa propre niche en bois à laquelle il est attaché. Les chiens sont dehors jour et nuit ou dans leur niche.

Après cette aventure, nous reprenons des forces à l’auberge de Tannalp. C’est là que nous avons réservé une chambre familiale, bien que nous soyons décidés à dormir dans un igloo construit par nos soins. Il me semble toutefois judicieux d’avoir une solution de secours. Luke est déjà en train d’essayer ladite solution de secours à l’occasion d’une sieste avec Patrick, son papa. Paula et moi restons dans le restaurant, dessinons et attendons que le temps se dégage. La construction de l’igloo nous attend.

Construction d’un igloo en famille

Tandis que les nuages se déchirent et que le soleil commence à percer, nous nous aventurons dehors. Luke se découvre des talents d’architecte. Non sans un certain zèle, il découpe ce qui est nécessaire pour l’igloo. Paula aide vigoureusement à la carrière. On y scie des blocs de neige de taille aussi similaire que possible. C’est à Patrick et à moi de les déplacer. Rudi, de l’équipe marketing de Transa, nous montre comment bien construire un igloo. Ce n’est pas si simple. Les blocs doivent être placés à un angle précis. Ensuite, il faut mettre un coup sec sur le bloc de neige pour qu’il s’emboîte avec les autres.

La météo ne tarde pas à se gâter, il commence à neiger de plus belle et le vent se lève. Nous rentrons vite dans l’igloo. L’entrée en forme de siphon demande une certaine souplesse et me rappelle l’exercice du cobra que l’on fait au yoga. Celle-ci doit être construite ainsi étant donné que l’air froid descend. Elle forme un lac d’air froid qui emprisonne l’air «chaud» dans l’igloo. «Chaud» signifie ici 0 degré environ. Je suis impressionnée par le calme et l’absence de vent à l’intérieur. On ne perçoit rien du tout de la tempête à l’extérieur.

Luke et moi nous blottissons dans le sac de couchage et étudions l’architecture de l’igloo. De dessous, nous pouvons voir la structure régulière de la construction. Les interstices laissent passer suffisamment de lumière, mais les murs de neige offrent malgré tout une protection efficace. Impressionnant. La rumeur selon laquelle il est possible d’étouffer dans un igloo est absolument fausse, nous explique Ruedi. La neige laisse passer suffisamment d’oxygène. Ce n’est qu’après quelques jours, lorsque la neige s’est transformée en glace, qu’il faut commencer à faire attention.