Escalade en Corse – voies d’escalade et liste du matériel

Dans la plus belle atmosphère matinale que la Corse peut offrir, nous commençons l’ascension du col de Bavella pendant une trentaine de minutes direction Punta di L’Acellu. Nous commençons au pied de la célèbre statue de la Madone. Au bout de cinq minutes, nous suivons la variante alpine du GR 20. Le soleil levant baigne les aiguilles de Bavella dans une lumière orange et chaleureuse. Une atmosphère prometteuse. Nous nous réjouissons des falaises, de la grimpe, de l’adrénaline et du calme de la nature.

Nous voilà face au massif qui semble nous dire: «C’est moi ici qui domine la région». Nous optons pour La Masino. Cette voie, avec son système de crevasses, est bien visible et serpente sur toute la paroi. Je l’ai déjà affrontée. En 1996, je visitais cet endroit magique pour la première fois avec des hôtes/-esses. Aujourd’hui, vingt ans plus tard, le souvenir semble ressurgir de lui-même à la vue des crevasses. Cette voie demande une certaine technique, de niveau 6a pour la première longueur de corde. Nous rangeons soigneusement près du sac à dos tout le matériel nécessaire, enfilons les harnais d’escalade et ouvrons la double corde. Je pends les gros friends (cams) à gauche de ma ceinture et les petits à droite – comme à mon habitude. Les mousquetons, les dégaines, les anneaux de sangle et les dispositifs d’assurage y ont aussi leur place. Nous mettons nos casques, vérifions nos partenaires et nous commençons enfin…

Puisque nous commençons à froid et que Katrin me dit qu’elle ne se sent pas encore échauffée, je décide de contourner la première longueur de corde de droite en passant par une vire rocheuse. En passant par un palier de 3 mètres de niveau trois, j’atteins la vire et la traverse jusqu’au premier relais. «Katrin, suis-moi!», dis-je en ravalant le mou. Après avoir ravalé quinze mètres, je regarde médusé les deux bouts de corde vide et cinq mètres plus bas, Katrin se met à rire. Elle n’a pas eu le temps de s’attacher. Oh là là, voilà qui commence bien.

Les rayons du soleil réveillent bientôt nos membres jusqu’alors engourdis par le froid et une ou deux barres de céréales nous aident à lutter contre la faim qui guette. La falaise procure des sensations géniales en raison du tafoni, une forme d’érosion que l’on retrouve sur certaines pierres. La randonnée offre une grande variété de parois et il est possible de choisir entre différentes variantes.

Pour progresser sur la voie, attacher des dégaines aux goujons ne suffit pas. De nombreux points de sécurité intermédiaires doivent être posés par nos soins. À un niveau 5b, la sécurité est cruciale pour que l’expérience reste un plaisir. Sur la quatrième longueur de corde, une cheminée au-dessus de nos têtes semble être la suite logique. Mais celle-ci nécessite un niveau 6b et des vêtements résistants à la déchirure. Heureusement, huit mètres à notre droite, nous trouvons une alternative qui, d’en bas, semble certes un peu plus difficile, mais qui peut être élégamment contournée grâce à des passages béants.

Toutes les histoires de héros finissent au point culminant. Les princes marient les princesses, les personnes ambitieuses atteignent des sommets, les acteurs ne vieillissent jamais…

Pour donner un happy end à tout cela, il convient aussi de mentionner la descente. Du sommet, un chemin balisé de cairns commence sur la droite et passe par des escarpements abrupts. Celui-ci finit 100 mètres plus loin sur une zone de rappel. Nous descendons de 30 mètres vers le pied d’une cheminée ouverte, une sorte de gorge verticale, qui tend vers la droite depuis le pied de la paroi. Il faut toutefois maîtriser la descente de niveau deux. Si on le souhaite, il est aussi possible de descendre en rappel. Mais cela demande toutefois deux fois plus de temps, soit une heure.