Noah Raaflaub
Noah est sorti de sa zone de confort: en 14 jours, il a marché de Chamonix à Zermatt avec deux amis, sur une variante de la Haute Route du Valais. Il en a profité pour tourner son premier film outdoor.
Une description purement informative de cette randonnée ne serait pas suffisante. En effet, l’aventure de Noah, Nik et Fabio n’avait pas pour objectif premier de marcher sur un itinéraire exigeant pendant 14 jours avec un sac à dos lourd. Noah n’est pas un randonneur ordinaire. Bien sûr, la diversité des paysages et la solitude introvertie l’attirent, mais ce qui l’intéresse par dessus tout, ce sont les sentiments ressentis lors de l’aventure.
Reprenons depuis le début: Noah a choisi la Haute Route du Valais pour cette randonnée avec deux amis proches. Il est de notoriété publique que cette route légendaire comprend d’innombrables variantes. Le choix de Noah s’est tourné vers un itinéraire bien à lui. Les photos du livre «Wanderlust. Unterwegs auf legendären Wegen» l’ont séduit, lui qui se fie particulièrement au visuel, et lui ont servi de base. L’itinéraire emprunté traverse des zones protégées, des décors de montagnes arides et des régions isolées. Mais également des passages charmants qui offrent des contrastes pour l’âme et pour les yeux.
C’est parti! Les jambes donnent le départ, car le rythme de la grande randonnée ne s’installe qu’après quelques jours. On trouve son allure, on entre peu à peu dans une routine agréable, on peut se retourner et profiter. Noah décrit le début comme étant effrayant en raison de la vague de touristes. Chamonix et ses environs sont à couper le souffle. Le décor est enivrant. Objectivement, l’endroit est de toute beauté, mais de manière plus subjective, nous ressentons que ce sont d’autres éléments qui nous émeuvent davantage. Disons-le d’emblée: le Cervin n’était pas non plus le point fort. Non. C’étaient la «prairie sans nom» ou le «fait de rester debout sans rien faire». Ce sont ces éléments qui ont fait la valeur réelle et émotionnelle de cette aventure. Au fil du temps, les temps forts indiqués par le guide de randonnée deviennent secondaires.
Les premiers kilomètres sont à peine parcourus que la condition humaine se rappelle au groupe. Le jeune genou est douloureux. Pratique: un des copains est un futur physiothérapeute. À peine la douleur de Noah est-elle sous contrôle que Nik glisse et jure. La tension est palpable. La suite ne se fait pas attendre. La pause de midi du deuxième jour révèle un petit drame: le réchaud est introuvable. Après le calvaire des premiers jours, les garçons fouillent tous les sacs à dos, encore et encore, et le désespoir commence à se faire sentir. Ils se rendent compte dans le même temps que, même avec la meilleure volonté du monde, les noix et les mangues séchées ne suffiront pas pour ce qui les attend. Et c’est là que la dynamique du groupe explose: Nik montre des émotions sincères. Fabio impressionne par son calme et Noah le perd. Mais ces différences font naître un fort esprit d’équipe. Ensemble, les trois amis se ressaisissent et parviennent à atteindre la cabane suivante. Le sympathique aubergiste les aide en leur fournissant de l’eau chaude et, plus tard, à Champex, ils réussissent à s’acheter un nouveau réchaud (non, malheureusement, ce n’était pas un Transa).
Les expériences acquises lors des précédentes randonnées et grandes randonnées ne sont pas transposables telles quelles et il ne faut pas sous-estimer les performances journalières. Monter et descendre environ 1000 mètres de dénivelé chaque jour n’est pas chose aisée et la pression augmente chez les moins expérimentés du groupe: après quatre jours de marche, Nik prend finalement une décision et, fort de ses précieux souvenirs, déclare forfait. Noah et Fabio continuent mais l’admettent ouvertement après coup: «Ça ne nous aurait pas fait de mal d’avoir une journée sur du plat.».
Nik: l’impulsif
Connaît Noah et Fabio d’une ancienne colocation. Son énergie suit une courbe semblable à celle d’un profil d’altitude. Elle descend rapidement, accompagnée de douleurs, puis remonte à nouveau quelques minutes plus tard avec une énergie folle. Son rôle dans cette aventure: agir comme un précieux baromètre de l’humeur.
Noah: le joueur en équipe
Vous le connaissez déjà, il a raconté son aventure en forêt. Il étudie la psychologie, mais ne s’identifie pas comme un étudiant à plein temps. Il est à mi-chemin entre l’étudiant, le photographe et le membre de Transa. Son rôle dans cette aventure: le planificateur constant.
Fabio: le bienveillant
Ami d’enfance de Noah et futur physiohérapeute. Il n’y a pas grand chose qu’il ne pardonne pas, et il est extrêmement enthousiaste. Son rôle dans cette aventure: le système de navigation fiable.
Après une dizaine de jours, le Barrhorn fait office de point de repère et de convoitise. À peine la difficile descente est-elle terminée que, curieusement, une certaine envie de retrouver son chez-soi se fait sentir. On commence à sentir à nouveau l’odeur familière de la maison, tout en sachant que le chemin qui reste à parcourir n’est plus très dur. Ce n’est pas l’envie qui diminue, mais l’humeur et l’attitude intérieure qui changent. Au plus tard sur la Pfulwe, avec vue sur le Cervin, on est déjà presque de retour à la maison. Les deux garçons y arrivent à neuf heures du matin et décident alors de ralentir plutôt que de se précipiter à Zermatt. Une pause fondue sur une pierre, en pleine conscience, marque la fin de l’aventure.
Et comment se passe l’arrivée à Zermatt? De manière habituelle pour qui a atteint son objectif. On planifie, on s’impatiente, on fait, on profite, on doute de temps en temps et puis on finit par arriver, tout simplement. Pas de tam-tam, pas de fanfare, rien. Mais la notion de temps et de distance est-elle déréglée, ou au contraire remise à plat? On réalise alors que Berne, c’est-à-dire la maison, n’est qu’à deux pas de Zermatt. Les grandes randonnées prolongent le proche. Le calibrage nécessaire pour se réadapter à la ville et au quotidien prendra certainement un moment. Mais d’abord, une bière.
Accéder à la description de la randonnéeArrivée: Bern-Vallorcine (F)
Jour 1: train de Vallorcine à Chamonix – Arrêt Planpraz du téléphérique – Lac Blanc – Lac des Chéserys.
Jour 2: descente vers le Col des Monets – montée vers le refuge du Col de balme (CH)
Jour 3: descente vers le Chalet du Glacier – montée vers la Fenêtre d’Arpette – descente en direction de Champex, bivouac aux environs du relais d’Arpette.
Jour 4: relais d’Arpette vers Champex. En bus: Champex-Liddes. Hébergement dans un refuge entre la cabane du Col de Mille et la cabane Brunet.
Jour 5: par la Cabane de brunet, descente vers Fionnay – montée vers la cabane de Louvie, hébergement dans un refuge à 10 minutes de la cabane de Louvie.
Jour 6: poursuite vers le Col de Louvie – Cabane de Prafleuri – nuit près de la cabane des Ecoulaies
Jour 7: poursuite vers le Lac des Dix – Cabane des Dix – Pas de chêvres – Arolla.
Jour 8: Postauto Arolla – Les Haudères (deux heures de marche). De Les Haudères, montée vers Villa – Col de Torrent.
Jour 9: descente ver le gîte du Lac de Moiry – montée vers le Col de Sorebois – descente en direction de Zinal, bivouac environ une heure et demie avant Zinal.
Jour 10: reste du trajet jusqu’à Zinal – montée vers Forcletta
Jour 11: Forcletta – lac de barrage Turtmannstausee – cabane de Tourtemagne (Turtmannhütte) – poursuite vers Schöllijoch (3343 mètres d’altitude)
Jour 12: montée au Barrhorn pour le lever du soleil, puis retour au camp. Schöllijoch – refuge Topali – descente par le Weisshorn Höhenweg en direction de Randa, bivouac près de Längenflueberg, environ deux heures avant Randa.
Jour 13: Längenflueberg – Randa – Täsch – montée vers l’Europaweghütte. Bivouac à environ 40 minutes après l’Europaweghütte.
Jour 14: montée vers Pfulwe. Par le lac Stellisee, Sunnegga et Ze Gassen jusqu’au village de Zermatt.
(Avec la TransaCard toujours gratuit)