Escalade sur glace à Kandersteg – Guide de l’excursion

5h30, le réveil sonne. 6h00, petit déjeuner. Nous partons ensuite en direction du téléphérique. Une télécabine spéciale nous monte à Sunnbüel à 7h00. Arrivés en haut, nous réalisons les vérifications de sécurité: la pelle et la sonde sont bien dans le sac, le DVA est activé. Puis nous partons tandis que nos pieds s’enfoncent légèrement dans la neige. Nous n’avons pas besoin des raquettes à neige, le chemin en direction de Spittelmatte a été préparé, il ne nous reste plus qu’à suivre les panneaux.

L’ascension dure environ 40 minutes. Nous passons ensuite devant plusieurs cascades de glace. Avec Andi, notre guide de montagne, nous optons pour celle du fond. Pour parvenir au pied de la paroi, nous enfilons nos crampons. Première chose que nous apprenons: tous les pics doivent toucher le sol. Cela signifie qu’il ne faut pas y aller qu’avec le bord, mais avec tout le pied. Une fois arrivés au pied de la paroi, Andi nous explique ce à quoi nous devons veiller.

Dans la glace avec piolet et broche

La cascade de glace au-dessus de nous est adaptée aux personnes débutantes. Pas trop raide, ni trop difficile, elle ne nécessite que des cordes assez courtes.

Andi nous explique les techniques d’escalade. Les mouvements doivent être prévus à l’avance. Une position initiale stable aide à réaliser le mouvement suivant. Le bras de blocage est tendu et on va chercher une position plus élevée avec les pieds. Ensuite, il faut tendre les jambes, tout en s’appuyant sur les deux piolets. Le centre de gravité du corps reste sous le piolet. Ensuite, il s’agit de donner un coup dans une position stable, de manière concentrée, mesurée et précise. Ne jamais frapper la glace de manière oblique, mais toujours perpendiculaire. Vérifier que le piolet est bien enfoncé.

Et on recommence à travailler avec les pieds. Toujours les mettre à 90° tandis que le talon peut se retrouver un peu dans le vide. Ça suffit pour les techniques d’escalade. On continue avec la fixation de la broche à glace. Celle-ci se visse à hauteur de hanche. Dans la plupart des cas, un angle à 90° est la meilleure des solutions. Lorsque la qualité de la glace est très bonne, la broche peut être aussi fixée avec une inclinaison d’environ 10° vers le bas. Après deux ou trois tours, elle est normalement plantée dans la glace. Par la suite, elle peut être enfoncée avec la manivelle repliable.

Conditions extrêmes et mauvaise visibilité

Après les explications les plus importantes délivrées par Andi, une vérification du matériel et une infusion bien chaude, notre guide de montagne s’élance en premier et fixe les broches à glace. Je prends la tête tandis que Lea passe après moi. Je n’ai pas du tout envie de parler de la météo, mais d’une certaine manière, je ressens le besoin de préciser que nous escaladons dans des conditions extrêmes: il fait froid et humide. Les personnes restées au sol enfilent une couche après l’autre jusqu’à ne plus pouvoir rien mettre. Nous sommes à plusieurs reprises victimes de chutes de neige et de glace et on y voit à peine jusqu’à la prochaine broche. Jour blanc. Se retrouver aussi proche de la glace reste tout de même une très bonne expérience. Il est étonnant de faire confiance à un élément que l’on côtoie normalement à l’état liquide.

Sur le chemin du retour, nous nous perdons presque en raison de l’épais brouillard. Après une courte pause pour reprendre des forces, nous arrivons à la station de Sunnbüel. Heureux et satisfaits, avec des cristaux de glace dans les cheveux, nous prenons la télécabine qui nous ramène à la civilisation.