Haute route de la vallée de la Töss: une randonnée à ski sur le pas de la porte

Ce n’est pas tous les hivers qu’il y a suffisamment de neige pour pouvoir goûter aux joies de la poudreuse dans les environs immédiats d’où je vis. Ce matin-là, nous sommes donc d’autant plus enchantés de nous lancer dans la randonnée à ski de la Haute route de la vallée de la Töss. Et à plus forte raison, d’autant plus soucieux de préserver cette nature fragile. Autrement dit: laisser le moins possible de traces à la montée et à la descente et éviter de passer par la forêt. De cette façon, nous éviterons de perturber les animaux déjà affaiblis. Mais reprenons les choses depuis le début.

Vite au point de départ

C’est l’une de ces randonnées à ski qui va d’un point A à un point B et qui se fait donc parfaitement bien en transports publics. Ce qui, de surcroît, est bien plus écologique. Nous prenons le train à Zurich et arrivons à Steg dans la vallée de la Töss en à peine une heure. Lampes frontales accrochées au casque et skis sur le sac à dos, nous commençons notre randonnée le long de la Töss et gravissons la route enneigée en direction de la vallée de Brütten. Nous essayons autant que possible de rester sur les pistes et les sentiers de randonnée et de ne pas marcher dans les bois. Nous ne voulons pas faire subir un stress injustifié aux animaux sauvages. Au nord-est de Schindelberghöchi, entre Schindelegg et Rosegg, se trouve une zone de tranquillité pour la faune, qui ne s’applique pas uniquement en hiver, mais toute l’année.

Jusqu’au point culminant du canton de Zurich

Nous réalisons rapidement que nous ne sommes pas ici en randonnée à ski pour de longues descentes de rêve, mais pour profiter de la nature unique. Arrivés au Schnebelhorn, le point culminant du canton de Zurich, nous avons bouclé la plus longue montée. La suite du parcours a plutôt des airs de visite touristique cinq étoiles de la vallée de la Töss. Nous avançons toujours le long de la crête, en passant par plusieurs collines. Certaines descentes sont si courtes que cela ne vaut presque pas la peine d’enlever les peaux de phoque des skis. Mais ces descentes sur peaux de phoque offrent toujours de grands moments de plaisir et de rire.

Une aventure quasiment pour nous seuls

Après une bonne pause, nous arrivons enfin à la première descente dans la poudreuse tant attendue depuis le Habrütispitz en direction d’Allmeind, avec un dénivelé modeste de 300 mètres. Mais la poudreuse est grandiose et rebooste notre motivation pour l’avant-dernière montée en direction de Höchhand. Jusque-là, nous étions tout seuls sur ces collines enneigées. Höchhand et Schwarzenberg ne sont pourtant pas des randonnées à ski méconnues dans la vallée de la Töss. Nous croisons ainsi une poignée d’autres adeptes du ski de randonnée. La deuxième descente nous attend, du Schwarzenberg au Wolfsgrueb. Arrivés au Wolfsgrueb, nous reprenons des forces en avalant quelques oursons gélifiés. Il ne reste plus que la dernière montée. Pour la traversée de la Scheidegg jusqu’au Dürrspitz, nous mettons les peaux de phoque pour la dernière fois. C’est là que les choses prennent une tournure romantique: lorsque nous arrivons au Dürrspitz, le soleil commence à baisser pour nous offrir une descente inoubliable vers le soleil couchant. La dernière étape nous mène tranquillement à la gare de Gibswil. Les jambes fatiguées, nous nous asseyons dans le train presque dans l’obscurité complète et nous laissons conduire confortablement par les CFF jusqu’à la maison en un rien de temps.