6 conseils pour une randonnée à ski en toute sécurité, de l’appareil DVA à la pharmacie

Avoir un DVA, une pelle et une sonde, c’est déjà bien, mais il faut encore compléter ton équipement pour une randonnée à ski. Pour que la montée et la descente se déroulent en toute sécurité, tu as besoin d’encore un peu de matériel supplémentaire, mais surtout de connaissances. Dans les cours sur les avalanches, tu apprends par exemple à évaluer correctement la neige. Angelina, conseillère de vente et guide de montagne, te donne des conseils sur la manière d’évoluer en toute sécurité lors de ta randonnée.

Être en sécurité en cas d’avalanche grâce à ses connaissances

Je constate régulièrement qu’une des préoccupations principales des novices, c’est la sécurité en cas d’avalanche. Ce n’est pas étonnant, car c’est certainement le facteur le plus imprévisible lorsqu’on se trouve en montagne en hiver. Les personnes expérimentées ou les spécialistes adaptent les risques d’une randonnée au niveau des participantes et des participants. Souvent, les novices n’adoptent pas les bons gestes dans ce cas.

Mais il existe un aspect que tu peux contrôler: il te faut emporter l’équipement adéquat, soit une pelle, une sonde et un appareil DVA, pour pouvoir maîtriser ainsi l’intervention en toute sécurité. De plus, tu peux étudier en amont le bulletin d’avalanches, les cartes et les webcams. Ensuite, il faut évaluer le terrain et t’évaluer toi-même. Les deux ne sont pas aussi simples qu’on l’imagine. Souvent, l’auto-évaluation est plus exigeante que l’évaluation du terrain. Les signes d’alerte sur le terrain sont par exemple les fissures, les bruits sourds, les avalanches soudaines, le vent fort et la mauvaise visibilité. Tu peux par exemple acquérir des connaissances de base lors de nos soirées d’information sur les avalanches.

Bien évaluer la météo

Lorsque tu lis un bulletin météo, ne te contente pas de regarder les images, mais lis aussi le texte et fais attention au contexte plus large. Cela semble facile comme ça, mais d’après mon expérience, on trouve toujours la prévision météo que l’on a envie de voir et qui va nous rassurer. C’est pourquoi il vaut mieux consulter consciencieusement des sources fiables et ne pas se fier aveuglément à une prévision.

Il existe des situations météorologiques plus faciles à évaluer, par exemple les fronts froids. Mais il y a aussi des situations plus instables, comme les conditions de pression plate, qui exigent plus de prudence. De plus, en matière de météo, un risque prévisible n’est pas forcément faux, car de nombreuses vallées et régions de Suisse ont leur propre microclimat. Nous avons souvent tendance à vouloir nous en tenir à nos plans, mais en montagne, il faut être flexible.

Réparations rapides en chemin

Souvent, les néophytes me demandent ce que j’emporte pour être armée dans toutes les situations. Ma réponse: mon kit MacGyver. Il se compose:

• d’une cordelette

• de serre-flex

• d’un rouleau de gaffer

• d’une vis et d’un écrou

• de cire pour peaux

• de cire pour ski

• d’un rouleau Colltex

• d’un morceau de fil de fer

• d’un petit tournevis avec embouts

• d’un outil multifonctions

• de sangles

• de tiges de bois rond

Avec ces petites choses, tu peux résoudre provisoirement de nombreux problèmes quand tu es en chemin. C’est ainsi que j’ai pu réparer temporairement la tige de ma chaussure de ski lors d’une randonnée au Canada. La vis et l’écrou m’ont sauvé la mise. Lorsque la fixation peut poser problème, l’outil multifonctions peut s’avérer un allié précieux. Si les peaux ne collent plus, tu as besoin de rouleaux de Colltex. Et si les bâtons de ski se cassent, tu peux toujours leur fabriquer une attelle avec du bois rond et du gaffer.

Attention: ne visse ton matériel qu’en cas d’urgence absolue. Il est toujours plus sûr de faire appel à un service professionnel. Je n’utilise le kit de réparation que lorsque c’est vraiment nécessaire.

Luges de sauvetage avec sac de bivouac

Si un accident survient en cours de route et qu’il n’est plus possible de continuer, tu peux construire une luge de sauvetage comme solution provisoire. Pour la variante la plus simple, il te faut prendre un petit sac de bivouac robuste. Remplis les quatre coins de ce sac avec une poignée de neige. Attache ensuite ces coins avec des ficelles ou des sangles du kit de réparation, de manière à pouvoir les saisir facilement. Si besoin, tapisse le sac de bivouac avec des vestes ou des coussins de sac à dos pour que le transport soit plus confortable. Ainsi, en cas d’urgence, une personne peut être tirée vers le bas de la montagne où la neige est molle.

Sauvetage en crevasse

Le sauvetage en crevasse est un thème important, à propos duquel les opinions divergent. Le système de mouflage suisse est le plus répandu. De mon point de vue, ce n’est toutefois pas la méthode la plus simple, et c’est justement parce qu’elle est complexe qu’elle n’est, la plupart du temps,pas suffisamment travaillée. Or, les chutes et les accidents font fi du manque de pratique, du choc et de l’adrénaline. C’est pourquoi je trouve que le mouflage alternatif simple, avec le Petzl Nano Traxion, une poulie et le nœud de Prusik est très utile. J’ai réalisé qu’il s’agissait d’une variante plus adaptée et efficace quand on est sous pression, notamment lorsque je faisais partie de l’équipe de sauvetage en canyoning. Grâce aux poulies, on n’a presque pas de perte de charge due au frottement (rendement: 1 sur 2,85) et donc un résultat similaire à celui du mouflage suisse sans poulies (rendement: environ 1 sur 2,7). Mais il faut aussi s’exercer pour maitriser cette variante de sauvetage.

Pharmacie en cas d’urgence

Premièrement, emporte les ustensiles appropriés en cas d’urgence médicale. Deuxièmement, prévois exactement où tu vas ranger ton kit de premiers secours dans ton sac à dos. Je place toujours un sachet étanche à l’eau contenant des pansements, des pansements pour ampoules et des batteries dans le couvercle de mon sac à dos. Ainsi, les petits outils sont toujours à portée de main.

Dans la grande pharmacie, j’emporte une SAM-Splint comme attelle universelle. Celle-ci se range facilement dans la partie dorsale du sac à dos. Ensuite, il ne faut pas oublier les ustensiles de base comme un couteau de poche avec des ciseaux, des pansements, des Steri-Strips, du désinfectant, des gants en caoutchouc et une couverture de survie ou un sac de bivouac. En ce qui concerne les médicaments, le mieux est de demander conseil à un/-e professionnel/-le de santé. Mais un antidouleur puissant est indispensable.

Ma recommandation: complète ta pharmacie d’urgence avec des granules d’arnica comme médicament d’urgence en cas de blessure contondante, quelques tampons pour le pansement compressif hémostatique et un rouleau de scotch.