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Voyager de façon durable: est-ce possible?

Zwei Frauen sitzen draussen an einem Tisch, auf dem Tisch steht ein Laptop, verschiedene Broschüren und Bücher liegen da.
Isabel
Conseillère de vente, magasin Transa Markthalle à Berne
© Photos

Sanne et Isabel de Transa ont parlé avec Antonia, de l’association fairunterwegs, de bateau, de Venise, de la compensation des émissions de CO₂ et du bonheur de voyager.

Antonia, comment choisir une destination de vacances tout en respectant l’environnement?
D’un point de vue écologique, c’est le voyage aller et retour qui génère le plus de CO₂, d’autant plus si l’on choisit l’avion. Plus je vole loin, plus la durée du voyage sur place devrait être longue.

En Suisse, de nombreuses personnes n’ont cependant que quatre semaines de vacances. Et elles ont tout de même des souhaits qui leur tiennent à cœur, comme partir une fois en trekking au Pérou ou observer des kangourous en Australie.
C’est compréhensible, bien entendu. Nous devons travailler sur notre système. Rendre les rêves possibles devrait être important pour les employeurs. En d’autres termes, accorder des vacances plus longues ou proposer le workation, une combinaison de travail et de vacances. Parfois, en tant que travailleur ou travailleuse, il faut prendre son courage à deux mains et demander. Autre point important: l’état d’esprit. En Suisse, il est tout à fait normal de prendre deux ou trois fois par an des vacances à l’étranger ou de faire un City trip de deux jours dans une capitale. Cela paraît normal à une toute petite partie de la population seulement. On peut donc se demander: comment utiliser ce privilège?

À quoi d’autre faire attention?
Des décisions économiques et sociales interviennent également dans le choix de vacances: si je réserve une semaine de vacances tout compris à la Grande Canarie pour 500 francs, il n’est pas réaliste de penser que toutes les personnes qui travaillent pour que je passe de bonnes vacances puissent en vivre. Les labels peuvent aider à prendre les bonnes décisions.

fairunterwegs

L’association fairunterwegs souhaite montrer comment organiser des vacances équitables, plus respectueuses de l’environnement et ponctuées de rencontres touchantes.

Antonia est Community Manager et a déjà voyagé en tandem du lac de Constance à l’Indonésie.

À quelles labels faire confiance?
Il existe environ 120 labels. Une sacrée jungle. Nous avons créé une présentation reprenant 20 labels que nous apprécions. Tourcert en est un exemple.

On sait depuis longtemps que le voyage en train est plus écologique que le voyage en avion. Beaucoup choisissent pourtant encore de se rendre dans les villes européennes par la voie aérienne. Comment rendre le train plus attrayant?
Cela commence par une attitude: la route est l’objectif et commence dès le pas de la porte. Je peux ainsi voir des endroits magnifiques, que je survole habituellement. En outre, avec le train, j’«atterris» dans le centre de la ville et je peux directement partir à la découverte. Les aéroports sont souvent plus éloignés.

Autre moyen de transport: le bateau. Sa réputation en matière d’écobilan est plutôt mauvaise?
Tout dépend du bateau: les cargos, par exemple, ne transportent pas des personnes, mais de la marchandise. Nous n’avons pas d’impact sur l’offre en tant que personnes, c’est notre consommation à tous qui entre en ligne de compte. Les paquebots de croisière s’en sortent moins bien d’un point de vue écologique, car ils ne partent pas s’il n’y a pas de demande. Les ferries sont certainement les meilleurs en la matière.

Tu parles de myclimate, une plateforme qui propose des compensations de CO₂ sous forme de différents paiements. Est-ce que cela a du sens?
Chaque personne peut prendre la décision pour elle-même. J’y suis clairement favorable. Si j’ai pesé tous les arguments et ai décidé de partir en voyage, plutôt que de ne pas en faire et de ne pas avoir d’empreinte, alors, je devrais le compenser. Je ne vois pas cela comme un trafic d’indulgence, mais comme une décision consciente, une responsabilité. L’argent récolté permet de soutenir de superbes projets.

Y a-t-il des objectifs de voyage ou des régions qui ne sont plus «défendables»?
En allant aux Maldives, on contribue malheureusement à la montée du niveau de la mer, et donc, à la disparition des Maldives. Mais impossible de s’y rendre autrement. Il faut donc peser le pour et le contre. On parle aussi de surtourisme. Un exemple bien connu: Venise. Les autochtones sont agacés, notamment parce que le coût de la vie a augmenté pour la population locale. Est-ce que je veux vraiment voyager dans un pays où les locaux n’ont plus envie de nous accueillir? Autre point: la situation politique du pays. Est-ce que je soutiens un régime militaire en utilisant l’infrastructure touristique?

Comment être responsable pendant nos déplacements?
Pour cela, nous avons développé une «formule du bonheur» (Glück en allemand) pour nous orienter. Notre formule pour un bonheur durable pour toutes les personnes impliquées dans le voyage. Car le tourisme est un secteur économique faible. Une personne sur onze travaille dans le secteur du tourisme et très peu d’entre elles sont protégées par des droits du travail. Le respect des personnes, de leur pays, de leur culture est aussi de notre responsabilité.

Comment préparer mes bagages de manière plus réfléchie? Quelles choses emporter ou ne pas emporter?
Je recommande de voyager le plus léger possible, d’emporter des bouteilles d’eau et un couteau suisse (sourire). Dans les pays où l’eau du robinet n’est pas potable, il faut faire bouillir l’eau ou penser à emporter un filtre à eau. Cela est possible tant en campagne qu’en ville.

Comment maintenir ses stratégies pour un mode de vie plus durable même en voyage, par exemple un régime végétalien?
Il existe des sites Web qui donnent de bons conseils. Sinon, je trouve important d’échanger avec d’autres personnes: leur expliquer pourquoi je ne souhaite pas manger de viande. Même s’il s’agit de plats traditionnels. Leur ouverture d’esprit m’étonne toujours. La plupart du temps, on trouve aussi de superbes spécialités locales végétariennes ou végétaliennes.

Comment rentrer chez soi en emportant le maximum de choses qui durent?
Partager ce que l’on a vécu, raconter, continuer à se plonger dans ses pensées. Lire plus de livres ou d’articles sur le pays et rester en contact avec les personnes rencontrées sur place.

Conseils: questions sur la préparation du voyage

Voyager, découvrir la culture et découvrir la diversité des projets de vie sont les passions de Sanne et d’Isabel. Ce faisant, elles ont à cœur de respecter l’environnement. En préparant leur prochaine aventure en Irlande, elles se sont posé de nombreuses questions:

1. Choix de la destination:Tu as une destination en tête. Pourquoi veux-tu y aller? As-tu suffisamment de temps pour réaliser tes souhaits? Quelle est la situation actuelle dans le pays?

2. Voyage: Quelles sont les possibilités durables pour arriver à la destination de ton choix? Souhaites-tu faire une autre escale? Comment pourrais-tu faire du chemin un objectif en soi?

3. Bagages: Essaie de voyager avec des bagages les plus légers possibles. Peux-tu emprunter ou louer ce qui te manque? Un sac en toile pour faire les courses et une bouteille d’eau réutilisable sont des indispensables du quotidien: autant inclure les bonnes habitudes dans les valises.

4. Comportement: Tu peux faire attention aux labels durables sur place. Si possible, soutiens les fournisseurs locaux, les hébergements, les personnes. Sois attentif/-ve pendant tes voyages, écris tes expériences, tiens un journal. Ainsi, tu pourras te remémorer tes souvenirs pendant encore longtemps.

5. Rester en contact: Reste en contact avec les personnes que tu as rencontrées. Trie tes photos pour en garder le minimum. Que retiens-tu que tu puisses emporter avec toi au quotidien?

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