Randonnées en haute montagne en Suisse: pour les novices et pour les pros

Pour les randonnées en haute montagne, la Suisse regorge d’itinéraires, dans chaque région, parfois jusqu’à des sommets atteignant 4000 mètres, mais aussi dans des contrées plus basses. Tu passeras par des glaciers et des sommets, tu dormiras dans des cabanes ou dans ton propre bivouac. Nous avons choisi pour toi sept randonnées dans tout l’espace alpin suisse, des plus faciles pour lesquelles peu de matériel est nécessaire, jusqu’aux plus exigeantes, pour lesquelles tu devras emporter des crampons et un harnais d’escalade.

Pour les consulter, c’est par ici:

Clariden: une montagne glaronaise à la vue imprenable

Le lieu de départ d’une randonnée de haute montagne sur le Clariden, le col du Klausen, est facilement accessible soit par la Suisse orientale via Glaris, soit par la Suisse centrale via le Schächental. Si tu pars du col du Klausen, cette randonnée qui compte environ 1300 mètres de dénivelé peut se faire facilement en une journée. Pour celles et ceux qui préfèrent prendre leur temps, il est recommandé de passer la nuit à la Planurahütte. Les difficultés se situent entre Rau Stöckli et Chammlijoch, au niveau de l’Iswändli. Il ne reste toutefois plus grand-chose de ce dernier. Depuis Sattel, tu atteindras le Clariden par l’arête ouest. Les passages les plus élevés de l’arête sont exposés, mais sécurisés par endroits avec des chaînes. Avec le degré de difficulté PD (peu difficile), cette randonnée peut parfaitement faire office de mise en jambe.

Piz Tschierva – Un incontournable de la chaîne de la Bernina

Peu de sommets offrent une meilleure vue sur l’impressionnant Biancograt que le Piz Tschierva. Alors que l’arête glaciaire raide du Piz Bernina est réservée aux alpinistes avancé/-es, le Piz Tschierva est également accessible aux novices, à condition d’être en bonne condition physique. Le mieux est de partir de la Tschiervaütte, que tu atteindras par le magnifique Val Roseg. La seule difficulté notable est une courte barre rocheuse à 2800 mètres d’altitude, mais elle est sécurisée par des chaînes et des étriers de fer. Mon conseil: sur le chemin du retour, pause obligatoire à l’Hôtel Roseg, réputé pour avoir le plus grand buffet de desserts des Grisons.

Balmhorn – entre Berne et Valais

Niché entre ses voisins abrupts, le Rinderhorn et l’Altels, le Balmhorn se trouve à la frontière entre le Valais et l’Oberland bernois. L’itinéraire normal passe par le Zackengrat, le mal nommé car ce ne sont pas les crêtes («Zacken») qui le caractérisent, lui qui est principalement constitué de zones de marche. Il te faut partir soit de l’Hôtel Schwarenbach, soit de l’une des nombreuses possibilités de bivouac sur le glacier noir et ses moraines. Prévois la montée et la descente par le champ de névés raide le plus tôt possible, car à partir de midi, le Rinderhorn voisin se met à gronder et des éboulements ne sont pas rares. En passant par le Spittelmatte, tu termines généralement le tour PD+ à la station de ski de Sunnbüel. Les alpinistes téméraires traversent le Balmhorn et l’Altels par une étroite arête et descendent par le flanc nord-ouest facilement reconnaissable, semblable à un Toblerone.

Vrenelisgärtli – le classique

Le Vrenelisgärtli n’est plus un secret pour personne, loin de là. Mais si tu cherches une randonnée de haute montagne variée avec une vue fantastique, alors le tour par le Glärnischfirn te conviendra. Tu atteindras la Glärnischhütte via l’Alp Chäseren en passant par le Klöntal. Le taxi alpin peut aussi t’y amener. À partir de l’Alp Krauchtal-Werben commence alors la montée raide et éreintante vers la Glärnischhütte. Tu atteindras la crête de Schwander en passant par le Glärnischfirn. C’est au point le plus haut que se trouve le passage clé de la randonnée, un passage d’escalade aérien mais parfaitement sécurisé par des chaînes et des pitons. Après cela, tu atteindras le Vrenelisgärtli par une arête assez exposée.

Barrhorn – sommet célèbre, itinéraire alternatif

Le Barrhorn est considéré comme l’un des plus hauts sommets de randonnée. La montée par la Topalihütte est plus intéressante que celle par la cabane de Tourtemagne (Turtmannhütte). Pour cela, il te faut démarrer de Saint-Nicolas. Cette randonnée divertissante est parsemée de passages d’escalade. Quiconque en veut encore davantage a la possibilité d’enchaîner avec le Bishorn, un sommet facile d’un peu plus de 4000 mètres.

Bishorn – un 4000 mètres facile

Le Bishorn est le plus facilement accessible depuis la Cabane de Tracuit. La cabane a été rénovée il y a peu de temps et offre désormais, à plus de 3000 mètres d’altitude, un luxe remarquable pour les conditions du CAS. L’itinéraire normal vers le Bishorn ne présente pas de difficultés notables. Seul un palier juste avant le sommet nécessite de marcher sur les pointes avant. Une fois arrivé au sommet, tu te retrouves au milieu des montagnes valaisannes de 4000 mètres avec une vue sur l’impressionnante arête nord du Weisshorn.

Grassen – facile et divertissant

Le Grassen trône au-dessus de la vallée de Meiental et constitue le passage du col du Susten en direction du Titlis. Si la voie normale est trop facile pour toi (niveau de difficulté F, facile) et que tu aimes escalader un peu, je te recommande la face sud du Grassen. Tu peux y accéder depuis la Sustlihütte en passant par le Grassenjoch. Tu n’as pas besoin de beaucoup d’équipement, tu peux grimper cette portion entièrement en chaussures de montagne. La partie inférieure de l’itinéraire consiste en une escalade de paroi simple. Dans la partie moyenne et supérieure, il te faut suivre les nervures rocheuses marquées. L’escalade y est généralement très divertissante et bien sécurisée par quelques pitons. Toutefois, tu peux compléter avec quelques pitons à expansion. Du sommet du Grassen, tu a le choix de descendre soit jusqu’au bivouac accueillant, soit jusqu’à la Sustlihütte en empruntant l’itinéraire normal.

Carte: vue d’ensemble des randonnées en haute montagne