Jonas Jäggy
Le mythique sentier de «Grande Randonnée 20», plus connu sous l’acronyme «GR 20», est l’un des symboles de la Corse. Ce sentier montagneux relie le nord et le sud de l’île à travers des massifs sauvages. Pour en venir à bout, il est nécessaire d’être en bonne condition physique et d’avoir une certaine expérience.
Un ferry de nuit d’un jaune éclatant nous conduit de Savone à Bastia. Nous installons notre campement sur le pont, juste à côté de la piscine. Le jour se lève et nous n’avons qu’une envie: arriver en Corse. Entourés par la mer, nous sentons que l’aventure commence. Un sentiment agréable nous envahit et est encore amplifié par la bande de terre qui se profile à l’horizon. Je suis impatient d’entamer notre semaine sur cette île préservée.
Le premier jour, nous sommes déjà trois – Katrin, Martina et moi-même – à enfiler nos chaussures de randonnée afin d’explorer les formations de granit poli le long du Cavu. Les bassins naturels d’une clarté cristalline sont une invitation à la baignade et à la détente. Mais tout cela n’est qu’un échauffement.
Ce n’est que le lendemain que nous entamons réellement notre aventure sur le GR 20. Dans la matinée, nous quittons la Tonelle, notre hôtel tout à fait charmant à Conca, et prenons la direction du point de départ du GR 20. Le sentier commence lentement à serpenter à travers le maquis aux odeurs ravissantes. Nous sommes ébahis face à cette végétation constamment verdoyante et luxuriante.
Environ une heure et demie plus tard, nous atteignons un ruisseau. Ses nombreux bassins nous donnent envie de piquer une tête. Mais il fait encore un peu frais pour le moment. Toutefois, nous y remplissons nos gourdes. Nous pourrions probablement boire l’eau telle quelle, mais nous voulons tester notre filtre à eau. Nous nous mettons donc à pomper. Le filtre à eau nous rappelle les puits équipés d’une pompe à balancier que l’on pouvait trouver sur les terrains de jeux à l’époque. Ce souvenir d’enfance rend l’activité d’autant plus amusante.
Soudain, un brouillard dense se lève. Mais même le ciel couvert ne suffit pas à diminuer l’intensité des couleurs de la flore. Nous savourons cette ambiance mystique et nous nous racontons comment, au cours d’autres aventures, nous avons parfois pu nous perdre dans le brouillard. Heureusement pour nous, cela ne risque pas de nous arriver aujourd’hui, car notre GPS nous montre la voie.
En fin de journée, quelques rayons de soleil rouge vif percent à travers les nuages, créant une atmosphère paisible. Une vue majestueuse sur la Punta Tafunata di i Paliri et le massif de Ferriate s’offre à nous. C’est à cet endroit que nous décidons de nous préparer un bon repas Trek’n Eat. Cette nourriture en sachet est étonnamment appétissante. Cela me surprend chaque fois que des repas lyophilisés puissent être aussi bons avec un peu d’eau chaude et 10 minutes d’attente. Nous passons la nuit au refuge de Paliri. Nous y plantons la tente que nous avons emportée avec nous.
Lorsque l’on voyage avec une tente dans le sac, on a toujours quelque chose à faire. Nous en faisons l’expérience le lendemain matin: démonter la tente, la plier, puis la ranger, de sorte que l’on ait encore de la place dans le sac pour le reste. Il vaut la peine de bien préparer l’organisation de son sac en amont. Sans cela, on se retrouve à être constamment à la recherche de tel ou tel objet. Pire encore, on s’expose à ne pas réussir à tout ranger dans son sac et on en vient à se demander si son volume n’a pas diminué pendant la nuit.
Peu après avoir quitté le refuge, nous trouvons une source d’eau potable où remplir nos gourdes. Le chemin de randonnée nous fait passer par une pente avant de monter en lacets escarpés jusqu’au col de Foce Finosa. On y découvre une vue imprenable sur les aiguilles de Bavella. Par ailleurs, nous ne saurions que recommander de faire le petit détour par le Trou de la Bombe. Il s’agit d’un trou de 8 mètres de diamètre dans l’arête sommitale de la chaîne du Paliri.
Ces deux journées passées sur le GR 20 me donnent envie de pousser plus loin. Il faut environ 15 jours pour arriver au bout de ce sentier de longue randonnée. Peut-être avons-nous réussi à te mettre l’eau à la bouche. En ce qui me concerne, il est fort probable que je prenne bientôt 15 jours de congés pour me lancer à l’assaut du sentier dans son intégralité.
«GR» est l’acronyme de «Grande Randonnée». «20» était le numéro de département de la Corse en 1972, à l’époque de la création du sentier. Il s’étend sur 180 kilomètres du nord au sud, passe à travers les montagnes corses et fait le lien entre les villes de Calenzana et de Conca. Il faut environ 15 jours pour venir à bout du GR 20. La meilleure période pour s’y rendre est entre la mi-juin et la fin octobre.
Hébergements: il est possible de passer la nuit dans des refuges disséminés tout au long du GR 20. Le camping est toléré en Corse tant que l’installe sa tente à proximité de l’un de ces refuges.
Type d’aventure: sentier de montagne à travers les massifs sauvages de la Corse avec vue imprenable sur la mer et les sommets environnants. Une bonne condition physique, de l’expérience et un bon équipement sont nécessaires.
(Avec la TransaCard toujours gratuit)